Aujourd’hui, Internet occupe une grande place dans la vie des ados (96% des 12-18 ans l’utilisent en Belgique).
Si les réseaux sociaux sont généralement utilisés de manière saine et responsable par la plupart des jeunes, certains en profitent pour déverser leur haine derrière leur écran.
En Belgique, un jeune sur trois est ou a déjà été victime de cyberharcèlement !!!
- Qu’est-ce que le cyberharcèlement ?
Le cyberharcèlement se définit comme un acte agressif, intentionnel, commis par une personne ou un groupe, au moyen de communications électroniques, de façon répétée, à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule.
2. Quels sont les différents types de cyberharcèlement ?
- Subir des propos injurieux et humiliants. (Ex : Tu es un(e) con(ne), Tu es débile, …)
- Le doxxing : c’est-à-dire la divulgation d’informations sur ton identité ou ta vie privée sans ton consentement. (Ex : Mettre sur les réseaux sociaux ton adresse, le nom de ton/ta copain/copine, le prénom de tes parents, …)
- Le revenge porn : c’est-à-dire la diffusion d’image à caractère sexuel sans ton consentement.
- Le slut-shaming : c’est le fait de te stigmatiser pour ta tenue, ton comportement ou ton attitude. (Ex : Mettre sur les réseaux sociaux que tu te comportes comme une pute car tu mets des minis jupes et des tops, que tu dragues tout ce qui bouge, …)
- Le flaming : il s’agit de l’envoi, par les réseaux sociaux, de courts messages très violents. (Ex : Va te pendre, Tu es un déchet pour la société, …)
- Le happy slapping : cela consiste à filmer et diffuser sur les réseaux sociaux, sans ton consentement, des agressions physiques ou des scènes intimes.
- Le dénigrement : c’est la propagation de rumeurs visant à ruiner ta réputation en usurpant ton identité, en piratant de compte et en écrivant en ton nom des propos déplacés envers une autre personne.
- Le cyberstalking : il s’agit de la méthode consistant à diffuser des documents te concernant. (Ex : Tes devoirs ou contrôles en se moquant de tes réponses, des poèmes que tu aurais écrit, …)
3. Comment reconnaître que son enfant/ ado est victime de cyberharcèlement ?
- Le changement d’attitude : Votre enfant / ado parle moins, est triste, a des réactions violentes alors que d’habitude c’est tout le contraire.
- Tentative d’évitement scolaire : Votre enfant / ado prétend qu’il est souffrant pour ne pas aller à l’école alors que d’habitude, même malade, il voulait y aller.
- Manifestations d’anxiété : Votre enfant / ado perd beaucoup de poids, a des maux de ventre, de tête, souffre d’insomnie… Ce sont des signes d’anxiété et de stress.
- Suppression de ses comptes de réseaux sociaux : Votre enfant / ado s’éloigne de son smartphone alors qu’il était tout le temps dessus, dit que les réseaux sociaux ne l’intéressent plus.
- Changement d’apparence : Votre enfant / ado refuse de mettre une jupe, change radicalement de coupe de cheveux.
- Repli su soi et perte d’intérêt : Votre enfant / ado préfère rester à la maison plutôt que de sortir avec ses copains ou même avec vous, veut arrêter une activité / un sport qu’il adore.
Si votre enfant / ado est victime de cyberharcèlement, il est très important de dialoguer avec lui pour savoir ce qui se passe.
N’hésitez pas à lui rappeler que vous êtes là pour lui, que vous allez l’aider et que c’est lui la victime, qu’il ne doit pas se sentir responsable de ce qui lui arrive.
4. Que faire en cas de cyberharcèlement ?
- Déposer plainte auprès de la police.
- En parler avec vos proches, la direction de l’école, un psychologue et même un avocat.
- Signaler auprès du réseau social la ou les personne(s) responsable(s).
- Recadrer la personne en lui signifiant que le cyberharcèlement est un délit punissable par la loi.
- Appeler la ligne d’écoute : 103 (Service Écoute-Enfant) ou 107 (service d’écoute) permet de se sentir moins seul(e).
5. Quelles sont les conséquences du cyberharcèlement ?
Pour les victimes de cyberharcèlement, cela entraine une baisse de l’estime de soi, de l’anxiété ainsi qu’un risque élevé de développer un trouble dépressif pouvant mener jusqu’à une tentative de suicide ou pire au suicide.
Elles sont également sujettes à divers troubles , tels que des douleurs abdominales, des troubles du sommeil et un déséquilibre alimentaire, principalement liés à l’angoisse éprouvée.
Alors si vous êtes victimes de cyberharcèlement, si vous avez été témoin de cyberharcèlement, n’hésitez pas à en parler à un adulte en qui vous avez confiance. Il vous aidera pour que cela cesse.
Si vous êtes le harceleur et que vous considérez que vos moqueries et votre harcèlement sont pour vous une plaisanterie, réfléchissez à ce que vous risquez car c’est un délit punissable par la loi. Mettez-vous à la place de votre victime !!!
6. Que risque l’auteur ?
- Si l’auteur est majeur, il risque 2 ans de prison et 30 000 € d’amende. La peine maximale peut aller jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende si la victime a moins de 15 ans.
- Si l’auteur est un mineur de plus de 13 ans et la victime a plus de 15 ans, il risque 12 mois de prison et 7 500 € d’amende.
- Si l’auteur est un mineur de plus de 13 ans et que la victime a moins de 15 ans, il risque 18 mois de prison et 7 500 € d’amende.
- Pour la mise en ligne d’images intimes d’une autre personne sans son consentement, la peine est de 2 ans de prison et 60 000 € d’amende.